Thibaud Frossard (P12), lauréat de l'Institut Choiseul

Thibaud Frossard (P12) est diplômé de l'École Polytechnique et de Mines Paris. Actuellement directeur de cabinet du directeur général de Capgemini, il est lauréat du Classement 100 de l'Institut Choiseul. Théophile Cantelobre est parti à sa rencontre pour découvrir son parcours, son aventure actuelle et ce qu'être lauréat signifie pour lui.

J'ai intégré les Mines en 2014 pour y suivre la formation du Corps des Mines, après avoir été à l'X. Choisir le corps des Mines, c’est choisir une première partie de carrière au service de l’État sur des postes à responsabilité et en visibilité. Après ma formation, j’ai rejoint le ministère de l’Économie et des Finances, d’abord à la direction du budget pour y suivre la politique industrielle et d’innovation, puis à l'Agence des Participations de l'État où j’avais la charge d'un portefeuille composé d'entreprises de l'aéronautique, de la défense et du spatial. J'ai ensuite été conseiller ministériel en charge de la politique industrielle à Bercy, avant de rejoindre Capgemini.

Après les classes préparatoires et une formation plutôt théorique à l'X, l’école des Mines est un terrain de jeu parfait pour la mise en pratique des connaissances. C’est d’ailleurs dans le cadre du Corps des Mines qu’il faut faire deux missions d’un an en entreprise, que j’ai réalisées chez Axa et au sein de la SNCF. Ces expériences, au tout début de la carrière d’un ingénieur des Mines, sont déterminantes, elles nous ancrent très vite dans la réalité économique et organisationnelle d’une entreprise. Enfin, la formation aux Mines est un moment mémorable de nos vies, l’effet de promotion et de solidarité perdure tout au long de nos vies professionnelles.

 Capgemini est un grand acteur mondial du numérique qui accompagne au quotidien la double transition digitale et environnementale des plus grandes entreprises au monde. Je travaille auprès du directeur général et l’accompagne sur différents sujets stratégiques. C’est un travail passionnant qui offre un poste d’observation unique sur les activités et les défis d’une entreprise mondiale. L’Institut Choiseul a d’ailleurs publié il y a quelques mois un très intéressant rapport qui décrit les tenants et aboutissants de cette fonction polymorphe.

Effectivement, j'ai toujours voulu avoir un impact non seulement dans mon métier mais également au profit de causes qui me sont chères dans le cadre d’actions bénévoles. Il y a l’action dans le cadre du mentorat auprès de jeunes. Il y a le débat public, j’y contribue depuis plusieurs années au sein du think-tank progressiste Terra Nova, où j’anime le pôle industrie et siège au comité éditorial. Je suis également au bureau du Cercle des Administrateurs, une association qui propose des rencontres et contenus à destination des administrateurs d’entreprises. Je regrette que les journées n’aient que 24h !

C'est bien sûr une grande fierté à titre personnel pour moi qui ai grandi dans un territoire en déprise et effectué mon collège dans une ZEP, mais c’est surtout, au-delà de mon cas et dans une société qui perd confiance en ses institutions et son avenir collectif, une preuve que l’ascenseur social peut encore fonctionner. Le travail de l’institut Choiseul a permis de mettre mon parcours en visibilité, j’espère qu’il donnera à des jeunes l’envie de toujours repousser plus haut le plafond de verre, comme j’ai eu la chance de pouvoir le faire. C’est bien sûr le fruit de longues heures de travail, mais aussi de la proximité avec des personnes bienveillantes et exigeantes, à commencer par ma famille et mes collègues au Ministère ou chez Capgemini.