Concorde AI révolutionne la formation grâce à l'IA

Mines Paris Alumni a rencontré l'équipe de Concorde AI, startup fondée par quatre ingénieurs, dont trois diplômés de Mines Paris. Nous les avons interrogés sur leur vision, leur levée de fonds actuelle et leur avatar, Samantha.

Comment est née l'idée de Concorde AI ?

Jean-Marc DE FETY (P87) : Début 2024, je cherchais un projet d’entrepreneuriat qui combinait les dernières avancées en IA. Je suis revenu (dans un rêve !) à l’entreprise de soutien scolaire que j’avais lancée quand j’étais étudiant. Comment créer quelque chose qui combine éducation, formation et IA ? J'ai tout de suite imaginé des avatars qui remplacent les profs particuliers en visio. J'en ai parlé à Marc et Pierre-Emmanuel, et le projet était lancé ! Finalement nous nous sommes orientés vers la formation en entreprise.

Pourquoi ce nom, "Concorde AI" ?

Jean-Marc : Quand tu dois mettre d'accord quatre associés sur un nom, ce n'est pas simple ! "Concorde" signifie entente, ce qui reflète notre réussite à nous accorder. C'est aussi un symbole fort de la technologie française. Notre logo représente d'ailleurs la place de la Concorde vue du ciel.

Qui compose l’équipe ?

Jean-Marc : L’équipe est composée de quatre cofondateurs : Nadia (P99), Marc (P87), Pierre-Emmanuel et moi-même, également P87. 

Nadia GOUNÉ (P99) : J’ai rejoint l’aventure mi-2024. Avec une expérience en finance et en stratégie, je m’occupe du marketing, de la finance et des sujets RH.

Marc PHAM TRONG (P87) : Avec une grande expérience des projets numériques dans l’assurance et d’enseignement, je me charge de notre plateforme numérique et de la pédagogie.

Jean-Marc : Pierre-Emmanuel s’occupe des aspects technologiques avec les avatars et l’intelligence artificielle. Et je me charge du business développement et du financement. Je suis entrepreneur depuis l’École et j’ai lancé des activités innovantes dans différents domaines tout au long de ma carrière.

Que propose Concorde AI ?

Jean-Marc : Malgré sa forte croissance, le e-learning a trois problèmes. Concorde AI apporte une réponse à ces problèmes :

1/ Le coût élevé de personnalisation des contenus pédagogiques pour chaque entreprise — un frein que nous levons grâce à l’intelligence artificielle.

2/ Le manque d’interactivité entre l’apprenant et le contenu — en l’absence de formateur, l’engagement s'effondre. Nous recréons ce lien grâce à nos avatars intelligents.

3/ L’efficacité globale des formations, souvent décevante — car elles ne mobilisent pas ce que nous savons du fonctionnement du cerveau humain.

Chez Concorde AI, notre réponse repose sur trois piliers complémentaires :
- L’intelligence artificielle
- Des avatars interactifs et engageants et des outils logiciels contemporains
- Et surtout, les sciences cognitives, qui permettent de modéliser la psychologie de l’apprenant pour maximiser l’impact pédagogique."

Quelle importance revêt la formation pour les entreprises ?

Marc : Les entreprises ont de nombreuses obligations de formations. Dans le secteur de l’assurance, les textes européens imposent de former des milliers de cadres dans des délais très courts.

Jean-Marc : Au-delà des obligations réglementaires, nous croyons profondément au modèle social européen. Avec l'IA, certaines des compétences des salariés de grands groupes deviendront obsolètes. Nos clients pourront rapidement faire évoluer les compétences des collaborateurs, s'opposant au modèle américain plus darwinien.

Vous parlez d’obsolescence de certains métiers : les formateurs eux-mêmes sont-ils menacés ?

Nadia : C’est une relation de symbiose. Notre solution virtuelle est complémentaire aux formations en salle. Par ailleurs, les formateurs expérimentés nous aident pour développer des contenus et techniques pédagogiques adaptés.

Jean-Marc : On se voit comme des démultiplicateurs à grande échelle de ces formateurs existants. Cela permet à un formateur de toucher des populations très larges tout en personnalisant l'approche pour chacun.

Nadia : C’est un oxymore mais on parle de “massification de la personnalisation”.

Et, où en êtes-vous de votre développement ?

Jean-Marc : Nous en sommes à la 4e version de notre preuve de concept. Il s’agit d’un avatar, Samantha, conçu sur mesure pour chaque entreprise cliente. Nous adaptons complètement les connaissances avec des sources écrites et orales spécifiques à chaque client, et les apprentissages sont dispensés de manière interactive en s’adaptant aux apprenants.

Nous avons présenté notre solution au salon Learning Technologies en janvier dernier. Elle a éveillé l'intérêt de plusieurs grands groupes comme Pierre Fabre, Bouygues, Air France, Safran et le Crédit Agricole. Des LMS (Learning Management Systems) sont également intéressés pour distribuer notre solution.

Afin de lancer notre produit commercial, nous sommes en pleine levée de fonds. Pour le moment, tous nos investisseurs sont issus des Mines de Paris, certains venant aussi de Polytechnique et du Corps des Mines. Notre objectif est de clôturer ce tour avant la fin du mois d'avril.

À quoi ressemblera Concorde AI dans quelques années ?

Jean-Marc : Nous serons un acteur majeur de la formation et de l'éducation dans plusieurs marchés européens. Au-delà de la formation en entreprise, nous pourrons nous étendre à d'autres domaines de l'éducation.

Comment votre formation à l'École des Mines vous a-t-elle préparé à l'entrepreneuriat ?

Nadia : L’École m’a appris à zoomer et dézoomer, à avoir un cerveau plastique qui s'adapte aux situations. L'honnêteté intellectuelle du scientifique est aussi un atout précieux.

Jean-Marc : J'ai eu Philippe Mustar (P93 Doct) comme professeur de sociologie de l'innovation avant qu'il lance l'option entrepreneuriat. Il m'a appris comment fédérer des acteurs pour faire réussir une innovation. La qualité du produit ne suffit pas, il faut savoir créer des alliances.

Quels conseils donneriez-vous aux étudiants ou jeunes diplômés qui souhaitent se lancer dans l'entrepreneuriat ?

Jean-Marc : La ténacité est essentielle.

Nadia : On peut faire de l'entrepreneuriat à différents moments de sa vie. Il faut supprimer ses pensées limitantes.

Marc : La créativité est fondamentale.

Aller plus loin :

• Pour contacter l'équipe de Concorde AI : jmdefety@concordegroup.ai

• (Re)voir le passage de Concorde AI sur BFM Business : cliquer ici.